Сирия : al-Chareh transfère la sécurité aux druzes de Soueida

Le président syrien Ahmad al-Chareh a annoncé jeudi le transfert de la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida à des « factions locales et des cheiks » druzes. Cette décision intervient après quatre jours d'affrontements communautaires qui ont fait plus de 350 morts depuis dimanche dans cette province du sud de la Syrie.

« Nous avons donné la priorité à l'intéręt des Syriens plutôt qu'au chaos et à la destruction », a déclaré Ahmad al-Chareh dans une allocution télévisée. Le président intérimaire syrien a affirmé vouloir éviter « une guerre ouverte » avec Israël, dont il a condamné l'intervention dans le conflit.

Violences entre communautés

Les affrontements entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes ont éclaté dimanche dans la province de Soueida. Le déclencheur de ces violences a été l'enlèvement d'un marchand de légumes druze, selon les sources locales.

Le gouvernement syrien avait déployé mardi des forces dans la région dans l'objectif affiché de rétablir l'ordre. Mais Israël, hostile à toute présence militaire syrienne près de sa frontière et disant vouloir protéger la communauté druze, a répliqué en bombardant Damas et d'autres zones du pays.

Retrait des forces gouvernementales

« Nous avons décidé que des factions locales et des cheikhs avisés assumeraient la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida », a expliqué le président intérimaire syrien. Il a évoqué « la nécessité d'éviter de sombrer dans une nouvelle guerre de grande ampleur » après quatre jours de violences.

Les forces gouvernementales syriennes ont commencé à se retirer mercredi de Soueida à la suite d'un accord de cessez-le-feu. Elles avaient été accusées d'avoir combattu les druzes aux côtés des tribus bédouines.

Bilan dramatique des affrontements

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée au Royaume-Uni, les affrontements ont fait plus de 350 morts depuis dimanche. Parmi les victimes figurent 27 civils victimes d'« exécutions sommaires » par les forces gouvernementales.

Dans son discours, Ahmad al-Chareh a promis de faire « rendre des comptes » aux auteurs d'exactions contre « notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l'État ». Il a affirmé que « l'État syrien est intervenu pour mettre fin aux affrontements entre les groupes armés de Soueida et des régions avoisinantes ».

Médiation internationale

Le président syrien a accusé Israël d'avoir « eu recours à un ciblage à grande échelle des installations civiles et gouvernementales pour saper ces efforts ». Il a souligné que cela avait « entraîné une complication significative de la situation et poussé les choses à une escalade à grande échelle ».

Ahmad al-Chareh a salué « l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, qui a sauvé la région d'un sort inconnu ». Mercredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait annoncé « un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante » en Syrie.

Frappes israéliennes sur Damas

Israël a mené mercredi des frappes sur le quartier général de l'armée à Damas et sur une « cible militaire » dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts suite à ces bombardements.

Des bombardements ont aussi visé près de Damas « les environs de l'aéroport militaire de Mazzé », selon les autorités syriennes. D'autres ont ciblé notamment Soueida et l'autoroute Damas-Deraa, d'après l'agence Sana.

Tensions à la frontière

Mercredi, des soldats israéliens déployés sur le plateau du Golan occupé ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une foule de druzes. Ces derniers s'étaient massés à la clôture barbelée entre Israël et la Syrie en soutien aux membres de leur communauté à Soueida, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des dizaines de personnes ont réussi à traverser la frontière dans les deux sens, dans une atmosphère de chaos. « Nous voulons simplement aider notre peuple. Nous voulons aider nos familles », a déclaré Fayez Chaker, dont la famille se trouve à Soueida.

Défis pour le nouveau gouvernement

La communauté druze de Syrie était, avant la guerre civile, forte de quelque 700 000 personnes, présente principalement à Soueida. Les druzes sont aussi implantés au Liban et en Israël.

Les récentes violences illustrent les défis auxquels fait face le gouvernement d'Ahmad al-Chareh depuis qu'il a renversé le président Bachar al-Assad en décembre. Cette prise de pouvoir s'est faite avec une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.

(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.